Simuler sa retraite future : un impératif!

Dépenser maintenant donne une satisfaction immédiate, mais économiser pour la retraite est moins évident. Pourtant, nombreux sont ceux qui rêvent de prendre leur retraite à un jeune âge. Est-ce réaliste?

Pour vous éclairer, les établissements financiers ont conçu différents outils de simulation qui vous permettent de vérifier si votre plan de retraite repose sur des bases solides. Retraite Québec a également mis en ligne SimulRetraite, un outil de simulation des revenus à la retraite qui fait ses calculs à partir de vos données personnelles.

Avant de faire une simulation, consultez vos documents officiels!

Pour utiliser les simulateurs offerts par les établissements financiers ou par Retraite Québec, vous devrez au préalable rassembler les renseignements suivants :

  • la totalité de vos épargnes enregistrées (régime enregistré d'épargne-retraite (REER), compte d'épargne libre d'impôt (CELI), Régime de participation différée aux bénéfices (RPDB), régime complémentaire de retraite à cotisation déterminée, etc.)
  • l'ensemble de vos placements non enregistrés
  • votre relevé annuel de participation de votre régime complémentaire de retraite
  • votre relevé de participation au Régime de rentes du Québec (RRQ)
  • votre relevé de paie et avis de cotisation de l'Agence du revenu du Canada, auparavant l'Agence des douanes et du revenu du Canada (déductions à titre de REER).

Selon la conception des outils de simulation, différents renseignements peuvent être nécessaires pour évaluer vos revenus de retraite avec plus de précision.

Le réalisme des résultats repose sur les éléments suivants :

  • L'évaluation réfléchie des dépenses à la retraite

    Le danger est de sous-estimer ou de surestimer les dépenses prévues à la retraite. Pour éviter ce genre de problème, il faut faire un exercice rigoureux sur votre budget actuel et transposer les postes de dépenses à la retraite. Pour vivre confortablement à la retraite, on entend souvent dire que l'objectif à atteindre est 70 % du revenu brut actuel, mais le meilleur indice demeure l'estimation des dépenses (nettes d'impôt). Lorsque vous ferez cet exercice, n'oubliez pas les coûts liés à la santé et aux loisirs...

  • Les hypothèses concernant les taux de rendement et d'inflation

    Pour effectuer une simulation, il faut fixer les taux hypothétiques de rendement et d'inflation en vous référant à la documentation produite par votre établissement financier ou des organismes reconnus, tels que l'Institut québécois de planification financière. Avec l'aide de votre planificateur ou conseiller financier, vous pourrez ainsi évaluer de manière réaliste le taux d'inflation futur et, par le fait même, les rendements attendus, ce qui vous permettra d'obtenir des simulations financières réalistes. Vous devrez soustraire les frais de gestion d'actifs de ces composantes des rendements anticipés pour la composante en actions et en revenus fixes (obligations).

    Un investisseur qui concentre ses placements dans des certificats de placement garanti devrait faire des simulations avec un taux d'environ 4 %. Les résultats sont très sensibles et une simple exagération de 2 % du rendement prévu peut créer des écarts de 60 % à 80 %! C'est surtout le rendement réel (soit l'écart entre le rendement et l'inflation) qui influence les résultats.

    Pour justifier un taux de rendement plus élevé, certains envisagent la constitution d'un portefeuille de placements avec une plus grande composition en actions. Cette solution ne devrait en aucun temps être envisagée si elle n'est pas conforme au profil d'investisseur.

  • La durée de vie à la retraite

    Selon l'évaluation actuarielle du Régime de rentes du Québec au 31 décembre 2018, l'espérance de vie est de 80,9 ans pour les hommes et de 84,5 ans pour les femmes. Mais une fois à la retraite, ces statistiques ne sont plus d'aucune utilité! En effet, il faut se servir de nouveaux repères basés sur l'âge atteint : pour chaque année vécue, on reporte d'un trimestre notre âge prévu au décès. D'ailleurs, il ne faut plus seulement planifier selon la nouvelle espérance de vie à 60 ou 65 ans, car, près de 50 % des personnes la dépassent. À titre indicatif, sur 100 femmes âgées de 60 ans, on peut prétendre qu'il y en aura encore environ 47 qui seront en vie à 90 ans!

    Les Normes d'hypothèses de projection de l'Institut québécois de planification financière présentent un tableau illustrant les probabilités de survie.


    Ne sous-estimez pas votre longévité, car l'épuisement du capital, lui, est intraitable.

Résultats de la simulation et plan d'action

Selon les résultats obtenus, votre plan d'action pourra vous conduire à :

  • reporter votre retraite à un âge plus éloigné
  • accepter un niveau de vie plus bas que celui visé à la retraite.

Évidemment, si ces options vous paraissent impensables, vous devrez alors commencer immédiatement à épargner davantage, ce qui signifie réduire votre train de vie actuel... Mais n'oubliez pas qu'un compromis entre ces deux possibilités est toujours possible.

Pour conclure...

Ces outils de simulation sont des indicateurs seulement. Il est recommandé d'effectuer une nouvelle simulation lorsqu'un événement important survient et de faire une révision annuelle dans les années qui précèdent la retraite.

Votre planificateur financier ou votre conseiller pourra greffer aux résultats de votre simulation des conseils tous aussi précieux les uns que les autres. Il vous aidera à voir si votre projection est réaliste, à bien interpréter les résultats et il vous accompagnera dans les pistes de solutions. Mais avant de comprendre les projections, il faut également bien comprendre sa situation présente : son budget, ses relevés de placements actuels, ses relevés de participation au RRQ et son régime complémentaire de retraite, s'il y a lieu.

Si l'on se fixe des objectifs réalistes, les rêves peuvent commencer à prendre forme, ce qui rend beaucoup plus agréable l'épargne systématique pour la retraite.

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