Évaluation du système québécois de sécurité financière à la retraite par rapport à celui d'autres pays industrialisés (2012)

Cette étude compare divers aspects du système de retraite québécois avec ceux du Canada, de l'Allemagne, des États-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suède. Voici les aspects couverts :

  • la structure des systèmes de sécurité financière (chapitre 1),
  • les réformes récentes et à venir (chapitre 2),
  • l'environnement démographique et économique (chapitre 3),
  • les caractéristiques des régimes de retraite publics (chapitre 4),
  • le bien-être des personnes âgées (chapitre 5),
  • le coût et le financement des régimes de retraite publics (chapitre 6).

Points saillants

  1. On distingue 3 structures de système de sécurité financière à la retraite :
    • un régime public général auquel s'ajoutent des régimes complémentaires facultatifs (Québec, Canada, États-Unis, Royaume-Uni, Japon et Allemagne);
    • un régime public général auquel s'ajoutent des régimes complémentaires obligatoires (France et Pays-Bas);
    • un régime public unique, qui vise à assurer un taux de remplacement du revenu suffisamment élevé pour offrir une bonne sécurité financière à la retraite (Italie et Suède).
  2. Les réformes récentes et celles à venir concernent principalement :
    • l'augmentation progressive de l'âge de la retraite en Allemagne, aux États-Unis, en France, en Italie, au Japon, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Au Canada et au Québec, on encourage plutôt la retraite progressive en réduisant les rentes qui débutent avant 65 ans et en augmentant celles qui commencent après 65 ans;
    • l'augmentation des taux de cotisation au Québec, en Allemagne et au Japon;
    • l'encouragement à l'épargne personnelle au Québec, au Canada et au Royaume-Uni;
    • l'instauration d'un mécanisme automatique qui assure la viabilité du régime de pensions (ce mécanisme existe désormais au Québec et est déjà établi au Canada, au Japon, en Allemagne et en Suède).
  3. Le vieillissement de la population affectera tous les pays développés au cours des prochaines décennies. Son ampleur et son rythme varieront selon les pays. Le nombre de travailleurs stagnera et même diminuera, notamment au Québec. De plus, au Québec, il y aura un vieillissement rapide de la population.
  4. La plupart des pays étudiés ont amorcé ou annoncé une hausse progressive de l'âge normal de la retraite. Plusieurs ont mis en place des mesures de retraite anticipée, de retraite progressive ou de retraite ajournée pour les travailleurs.

    Au Québec et au Canada, l'aide gouvernementale est dirigée vers les personnes à faible revenu et le taux de remplacement du revenu pour les travailleurs à faible revenu est supérieur à la moyenne des pays de l'OCDE. Toutefois, celui-ci diminue avec l'augmentation du salaire et devient, pour les revenus moyens et plus élevés, inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE.

     

  5. Dans plusieurs pays, une grande proportion de travailleurs pourraient se retrouver, à la retraite, avec un faible taux de remplacement brut du revenu. Cela met en évidence la nécessité d'élargir la couverture offerte par les régimes complémentaires et de promouvoir l'épargne individuelle, pour éviter que plusieurs futurs retraités aient à recourir aux programmes d'assistance.

    Au Québec et au Canada :
    • le risque de pauvreté chez les personnes âgées est inférieur à la moyenne des pays étudiés. Ce résultat s'explique principalement par le niveau du plancher de revenu minimal garanti aux personnes âgées de 65 ans et plus par la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG);
    • le taux de remplacement du revenu par les régimes de retraite publics (pour un salaire moyen) est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE;
    • le taux d'épargne des citoyens est inférieur à celui des habitants des autres pays étudiés.
  6. Les pensions sont généralement financées au moyen de cotisations versées par les entreprises et les travailleurs ou par les revenus généraux du gouvernement. Certains pays ont fixé une limite supérieure au taux de cotisation et mettent en place des mécanismes pour faire en sorte que le taux de cotisation ultime ne dépasse pas ce seuil.

    Au Québec et au Canada, le coût global des pensions publiques, en pourcentage du PIB, est parmi les moins élevés des pays industrialisés.

    Afin de préserver la pérennité de leurs régimes publics, le Québec, le Japon et les États-Unis ont créé un fonds de réserve qui en assure la capitalisation partielle. D'autres pays, comme la France et la Suède, financent également des réserves, mais ils le font parallèlement au financement par répartition.
Forces et faiblesses du système québécois par rapport à celui des pays étudiés
Forces Faiblesses

Le risque de pauvreté chez les 65 ans et plus est inférieur à la moyenne des autres pays grâce au niveau du revenu minimal garanti par la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG).

Comparativement à d'autres groupes d'âge, les Québécoises et les Québécois de 65 ans et plus ont un revenu disponible plus élevé que la moyenne des autres pays étudiés.

Au Canada, les inégalités de revenu sont moins importantes pour les personnes âgées de 65 ans et plus que pour les personnes d'âge actif.

Le vieillissement de la population sera plus rapide au Québec.

Contrairement à la plupart des autres pays, le Québec n'a pas haussé l'âge normal de la retraite.

Pour les travailleurs à faible revenu, le taux de remplacement du revenu brut par les régimes de retraite publics est élevé comparativement aux autres pays étudiés.

Au Québec, le taux de remplacement du revenu brut par les régimes de retraite publics diminue rapidement et il est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE pour les travailleurs à revenu moyen et plus élevé.

Le coût global des régimes de retraite publics, en pourcentage du PIB, est parmi les moins élevés.

Le taux de capitalisation des régimes de retraite est parmi les plus élevés des pays étudiés.

Le taux d'épargne moyen des citoyens (2,1 %) est inférieur à celui des autres pays étudiés (6,6 %).

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